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Voyageuse épicurienne, carpe diem. Passionnée d'histoire, généalogie. J'adore visiter les châteaux, édifices religieux, monuments historiques, villages de caractère et médiévaux. Mon univers est riche et curieux. J'aime l'art, dessin, peinture, lecture, musique, balades, photographie, arts divinatoires, gastronomie, bien-être. Mes ami(e)s, famille, enfants et petits-enfants complètent mes passions

Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)

Publié par CHANTALE

Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)
Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)
Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)
Généalogie des Bourbons

Généalogie des Bourbons

 

La Dynastie des  Bourbons 

 

1589 : Marque l'accession au trône d'Henri IV, le premier roi de la dynastie des Bourbons en France.

1848 : Est une date charnière qui voit la fin de la monarchie de Juillet avec la révolution de février et l'abdication de Louis-Philippe Ier, le dernier roi des Bourbons à régner en France (bien que la branche des Bourbons-Orléans soit une branche cadette).

La troisième grande dynastie La famille des Bourbons tire son nom du château ct de la seigneurie de Bourbon l'Archambault et du Bourbonnais. Ses membres devaient régner sur la France, l'Espagne, le royaume de Naples et le duché de Parme.

Si la famille remonte au XI siècle, le fait déterminant est le mariage en 1272 de Béatrix de Bourbon avec Robert de Clermont, sixième fils de Saint-Louis.

De ce mariage naquit Louis, premier duc de Bourbon, disparu en 1342 laissant deux fils.

Le premier, Pierre Ier (1311- 1356), fut à l’origine de la branche aînée qui s'éteignit en 1527 avec la mort du connétable de Bourbon, disparu sans enfant et dont le beau-père, le sire de Beaujeu, avait épousé Anne, fille de Louis XI, et avait été régent.

Quant au second fils, Jacques (DCD en 1361), comte de la Marche, il donna naissance à la branche cadette.

Celle-ci compta successivement Jean Ier, Jacques II, Jean II, François et Charles (DCD en 1537). Cc dernier devint chef de toute la Maison de Bourbon à la mort du connétable de Bourbon. Son fils, Antoine de Bourbon, donna naissance à Henri de Bourbon, roi de Navarre, proclamé roi de France en 1589, à la mort d' Henri III.

Henri IV constitue ainsi la tige des familles qui régnèrent sur la France, l'Espagne, Naples ct Parme. Les Bourbons de France comprennent sept souverains: Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI et ses deux frères: Louis XVIII et Charles X.

Cette branche aînée disparaît en 1883 avec la mort, sans postérité du comte de Chambord (duc de Bordeaux), petit-fils de Charles X et fils posthume du duc de Berry, assassiné en 1820.

Un d'Orléans, Philippe (l838-1894), comte de Paris, devient alors chef de la Maison de France. Les Bourbons de France avaient en effet donné naissance à une branche cadette, celle de la famille d'Orléans, issue de Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV et père du Régent, qui devait aboutir à Louis-Philippe 1er, roi des Français.

La branche des Bourbons d'Espagne est issue de Philippe, duc d’Anjou, petit-fils de Louis XIV, monté sur le trône en 1700. Elle régna sur l'Espagne jusqu'au départ d'Alphonse XIII en 1931 et recouvra le trône après la mort de Franco, avec l'avènement de Juan Carlos, petit-fils d’Alphonse XIII.

Quant aux branches des Bourbons de Naples et de Parme, elles dérivent de celle d'Espagne. La première fut fondée en 1759 par Ferdinand Ier, fils de Charles III et régna sur Naples jusqu'en 1860. La seconde apparut en 1748 avec l'instauration d'un des fils de Philippe V, mais fut chassée de Parme en 1859.

La Maison de Bourbon comporte encore trois branches bâtardes : celle de Vendôme, issue de l'un des enfants naturels d 'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées, et celles de Maine et de Penthièvre, issues de fils légitimés de Louis XIV et de Mme de Montespan.

Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)
Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)
Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)

Henri IV (1553-1610)

 

Toute une légende entoure la naissance, le 14 décembre 1553 à Pau, du futur Henri IV, fils d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre, et de Jeanne d'Albret.

Au château de Pau, le grand-père aurait exigé que le nourrisson soit baptisé avec de l'ail et du vin de Jurançon et il aurait interdit qu'on lui donne des "babioles".

Il n'en est pas moins vrai que le jeune Henri reçoit une éducation sévère et sa mère l'instruit fermement dans la foi calviniste. Elle veille il ce que son instruction soit solide.

Dans les Commentaires de César et dans Plutarque, ses lectures favorites, il trouve des «maximes excellentes pour sa conduite et pour le gouvernement des affaires».

Mais la formation du jeune roi est d'abord pratique. Il est élevé à la béarnaise, jouant et se battant avec les enfants des environs, vêtu comme eux, escaladant en leur compagnie les rochers du pays.

De cette expérience, il gardera le goût des contacts avec tous les milieux et le goût de l'empirisme dans la conduite des affaires. Enfin, dès la troisième guerre de Religion, il fait ses premières armes.

En 1569, sa mère le présente à l'assemblée de La Rochelle comme chef du parti huguenot et il se distingue, l'année suivante, à la bataille d'Arnay-le-Duc.

Son courage devient vite légendaire et il sait se montrer aussi rusé stratège que bon soldat. En 1595-1596, pour s'emparer de la Fère tenue par les Espagnols, il inondera le plat pays et c'est par une véritable bataille navale qu'il fera tomber la place forte.

Après la mort de sa mère, le 9 juin 1572, il règne sur la Navarre. Deux mois plus tard, le 18 août, son mariage célébré à Paris, avec la sœur de Charles IX, Marguerite de Valois, sert de garantie à la paix de Saint Germain conclue entre catholiques et protestants.

Une semaine plus tard, a lieu le massacre de la Saint-Barthélemy. Henri n'a la vie sauve qu'en abjurant et, pendant trois ans, il est retenu à la cour de France ...

En février 1576 il réussit à s'évader, Il renonce aussitôt au catholicisme et reprend la tête de l'armée protestante. En 1584, la mort de François d'Alençon, cadet d'Henri III, le met soudain au premier rang. Le nouveau roi n'a pas d'enfant et Henri de Navarre devient l'héritier du trône.

Cette perspective exacerbe les haines religieuses. Groupés dans la Ligue, les catholiques refusent un roi huguenot. Après avoir assassiné les Guise, Henri Ill se rapproche du roi de Navarre et les deux souverains, à la tête d'une armée de 30 000 hommes, viennent mettre le siège devant Paris.

L'éventualité tant redoutée par les catholiques se produit le 2 août 1589 : Henri III est assassiné et le roi de Navarre devient de jure roi de France sous le nom d'Henri IV. En fait, une partie du royaume se dresse contre lui. Il n'est que le roi des huguenots. Sa cause semble désespérée.

L'avènement suscite la colère des chefs catholiques, qui refusent un roi huguenot. En vain le nouveau souverain affirme-t-il son intention de maintenir la religion catholique et de se faire instruire par «Un bon et légitime concile». Cette déclaration n'empêche pas la défection de plusieurs seigneurs catholiques et indispose une partie des calvinistes. Avec une armée rongée par la désertion, Henri IV doit lever le siège de Paris.

Mais le Gascon ne désespère pas, Il compte sur le temps et sur sa modération pour rallier l’ensemble du royaume. Il se retire vers la Normandie, restant à portée de Paris et des secours d'Angleterre. Il remporte ainsi sur les troupes de la Ligue commandées par Mayenne les deux victoires : d Arques en septembre 1589 et d'Ivry en mars 1590, celle-ci marquée par le mot célèbre : «Ralliez-vous à mon panache blanc. Vous le trouverez toujours sur le chemin de la victoire et de l'honneur !»

Fort de ses succès, Henri IV met à nouveau le siège devant Paris. Mais, fanatisée par les moines, la population oppose une résistance farouche qui permet aux Espagnols d'intervenir. Venu des Pays-Bas, le duc de Parme, Alexandre Farnèse oblige Henri IV à lever le siège et se replier sur la Normandie, ou Il ne peut s emparer de Rouen en 1592. Les forces des deux adversaires s'équilibrent.

Après la mort du cardinal de Bourbon proclamé roi par la Ligue, le duc de Mayenne convoque, en 1593, les états généraux pour désigner un souverain catholique, tandis que Philippe II d’Espagne s’obstine à vouloir donner la couronne à sa fille Isabelle, petite-fille d’Henri II. Cette prétention ranime le sentiment national et divise les ligueurs. Henri IV comprend qu'il faut consentir à un geste décisif. En ma1 1593, il annonce son intention de se convertir.

La cérémonie solennelle d'abjuration a lieu le 25 juillet 1593, en la basilique de Saint-Denis. Des lors, les ralliements des catholiques se multiplient accélérés par le sacre, le 25 février 1594. Un mois plus tard, Henri IV fait son entrée dans Paris.

Tout n’est cependant pas réglé. La guerre avec l'Espagne va se poursuivre trois ans en Picardie et en Bourgogne. Elle s'achève en 1598 par le traité de Vervins, qui confirme celui de Cateau - Cambrésis et consacre l'échec de la politique de Philippe II en France. Mais le plus difficile est d'apaiser les rancœurs des calvinistes qui ne pardonnent pas au roi son abjuration. L’Edit de Nantes en 1598 accorde aux protestants des avantages considérables et met fin à quarante ans de guerres de religion.

Une fois assurée le rétablissement de la paix intérieure et extérieure par l'Edit de Nantes et le traité de Vervins, Henri IV peut s'attacher à la réorganisation de la France et à la restauration de l'autorité royale. A quarante-cinq ans, le roi se trouve dans la force de l’âge, Il est réputé pour ses qualités d'homme de guerre, sa bonhomie, sa verve en finesse et sa parfaite connaissance des hommes.

Il va révéler un sens aigu de l'autorité. Henri IV entend être obéi et il veut, «au maniement des affaires de l'Etat, être cru absolument et un peu plus que ses prédécesseurs n'avaient fait». L'absolutisme va franchir un pas supplémentaire.

De fait, les états généraux ne sont jamais convoqués. Les grands sont exclus du Conseil et doivent se contenter de charges de cour. Les libertés des villes sont restreintes et les gouverneurs de province invités à se cantonner dans leurs fonctions militaires et à éviter de «se mêler du fait des finances, non plus que du fait de la justice».

Un grand exemple montre J'étendue de la nouvelle autorité. Pour avoir comploté avec l'Espagne, Biron, quoique vieux compagnon du roi, est condamné à mort et décapité en 1602.

Pour mener à bien sa tâche, Henri IV s'entoure d'un personnel choisi uniquement pour ses compétences, des catholiques modérés comme le cardinal d'Ossat, d'anciens ligueurs comme le président Jeannin ou Villeroi, ou des huguenots comme Sully. En fait, celui-ci se révèle comme l'auxiliaire le plus précieux du monarque, cumulant les Finances, les Travaux publics et la Guerre.

En plein accord avec son ministre, Henri IV manifeste la plus grande sollicitude envers les paysans. Il interdit les saisies, veille personnellement à réprimer les exactions des gens de guerre. Il s'efforce de mettre la campagne à la mode, se fait lire à table le Théâtre d'agriculture d'Olivier de Serres et tâche de ramener la noblesse aux champs.

Brisant la méfiance de l'austère Sully, attaché exclusivement aux produits de la terre et ennemi de «toutes somptuosités et superfluité», le roi entreprend de restaurer les industries textiles et de développer les fabrications de luxe, ne serait-ce que pour éviter des sorties d'argent.

Elevant le négociant Laffemas aux fonctions de contrôleur général du Commerce il fonde ou subventionne les manufactures de tapis, verreries, cuirs, toiles et surtout soieries, tout en encourageant les plantations de mûriers. Contre l'avis de Sully encore, il stimule le grand commerce maritime et reprend les projets de colonisation du Canada avec Champlain.

En définitive, en une douzaine d'années, l'ordre est rétabli dans le pays et la France s'est relevée de ses ruines.

Tout en rétablissant la paix et la prospérité du royaume, Henri IV ne néglige pas les problèmes extérieurs. Il suit une politique pacifique et prudente destinée il relever le prestige de la France. En 1600, une courte guerre avec le duc de Savoie donne à la France la Bresse et le Bugey. Mais les adversaires principaux restent les Habsbourg d'Espagne et d'Autriche.

Au départ, Henri IV se contente de soutenir les Provinces-Unies et les princes protestants d'Allemagne. Mais, en 1609, il entend aller plus loin. L'empereur, profitant de la mort du duc de Juliers sans héritier direct, occupe la principauté. Henri IV s'apprête à réagir militairement et appuie deux cousins éloignés du duc de Juliers, l'électeur de Brandebourg et le duc de Neubourg, dans leurs prétentions à l'héritage.

Simultanément, il décide d’intervenir au Milanais, terre espagnole où vient de se réfugier le prince de Condé, mécontent des assiduités d'Henri IV auprès de sa propre femme, née Charlotte de Montmorency. Deux armées sont rassemblées, l'une en Champagne, l'autre en Dauphiné. Henri IV resserre son alliance avec les Provinces-Unies et se rapproche de la Savoie.

Cette attitude résolue est-elle la manifestation de ce Grand Dessein présenté plus tard par Sully, dans ses Mémoires, et qui visait à la destruction de la Maison d'Autriche, au rejet des Turcs en Asie et à un remaniement général de l'Europe en vue de la construction d'États unis.

Rien ne permet de le penser, Henri IV cherchait sans doute simplement à protéger l'indépendance des princes allemands et à occuper le Milanais, position stratégique essentielle pour les Habsbourg. Ce plan limité comportait cependant un risque d'extension : Richelieu devait qualifier l'entreprise de «hasardeuse et téméraire».

Quoi qu'il en soit, l'émotion grandit en France, où les passions religieuses sont loin d'être éteintes. Si les huguenots se réjouissent de la querelle avec les Habsbourg et d'une politique de rapprochement avec les princes protestants, les catholiques s'alarment à l'idée d'une intervention armée contre l'Espagne.

Dans le peuple, on raconte même que le roi veut faire la guerre au pape ! Ces bruits finissent par déranger complètement l'esprit d'un illuminé. Et le 14 mai 1610, au lendemain du couronnement de la reine à Saint-Denis (décidé en prévision du départ du roi pour l'armée), Ravaillac réussit à assassiner Henri IV de deux coups de couteau, rue de la Ferronnerie.

La douleur est immense à Paris et bientôt à travers tout le royaume. La guerre impopulaire est oubliée et l'on ne veut garder que le souvenir d'un souverain qui a rétabli la paix religieuse et restauré la prospérité économique

Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)

Marie  De Médicis (1573-1642)

 

A la mort d'Henri IV, le 14 mai 1610, le royaume, suivant l'expression de Sully, «tombe en d'étranges mains». Le jeune roi Louis XIII n'a que neuf ans et la reine mère Marie de Médicis se fait aussitôt confirmer dans le rôle de régente par le Parlement.

Fille du grand-duc de Toscane François Ier et de l'archiduchesse Jeanne d'Autriche, Marie de Médicis, née à Florence le 26 avril 1573, avait épousé Henri le 17 décembre 1600. D'une beauté lourde et sensuelle à la Rubens, hautaine, vindicative, d'une intelligence bornée, mais impérieuse, elle n'avait pas tardé à fatiguer le roi par ses scènes constantes et n'avait pas le moindre sens des affaires. Sur sa demande. Henri IV la fit sacrer en grand apparat à Saint-Denis la veille de sa mort.

A peine au pouvoir, Marie écarte les conseillers d'Henri IV et accorde sa confiance à ses favoris Concini et Leonora Galigaï.

Elle s'empresse de renouer avec l'Espagne et la maison d'Autriche. Mais, rapidement, elle se heurte à l'agitation des protestants et aux prétentions des grands, dirigés par le prince de Condé, soucieux de recouvrer leur influence.

Après l'échec de la réunion des états généraux de 1614, elle doit les apaiser, au traité de Loudun, par de somptueuses largesses.

Excédé d'être tenu à l'écart des affaires, Louis XIII, sous l'influence de son favori, Luynes, entre alors en scène, Il fait assassiner Concini et exile sa mère au château de Blois.

Marie de Médicis réussit à s'évader et n'hésite pas à prendre la tête de la révolte des grands. Pour mettre fin à cette «guerre de la mère et du fils», Luynes doit consentir aux rebelles de coûteux avantages.

A la faveur de ce compromis, la reine mère semble recouvrer son influence et fait entrer au Conseil son protégé, Richelieu, qu'elle avait choisi comme confesseur. Elle commet là une fâcheuse erreur de calcul.

Le cardinal de Richelieu consacre, en effet, toutes ses forces au renforcement de l'Etat et à l'abaissement de l'Autriche et de l'Espagne. Il devient le pire adversaire de ceux qui souhaitent la fin de l'absolutisme et le rétablissement de l'alliance avec les Habsbourg.

A la tête de tous les mécontents, Marie de Médicis ne cesse de conspirer contre le cardinal. En compagnie de son fils cadet, Gaston d'Orléans, elle est de tous les complots. En 1630, elle croit savourer sa revanche. Mais elle est la grande victime de la «journée des Dupes».

Gardée prisonnière pendant plus de six mois, elle réussit à s'enfuir et à passer la frontière. Elle vit alors à Bruxelles, à Londres, à Cologne, sans cesser ses intrigues contre Richelieu.

Elle meurt, obscure et méprisée, à Cologne, le 3 juillet 1642, sans avoir revu la France.

Cardinal Richelieu

Cardinal Richelieu

Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)
Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)

Louis  XIII (1601-1643)

Un roi de neuf ans

 

Fils ainé d'Henri IV et de Marie de Médicis, Louis XIII, né à Fontainebleau le 27 septembre 1601 n'a que neuf ans lorsqu'il monte sur le trône après l'assassinat de son père.

La régence assurée par la reine mère et Concini s'avère désastreuse, marquée par des révoltes des grands et des protestants.

Le jeune roi souffre de cette situation et de l'humiliation d'être écarté du pouvoir.

Avec son favori, de Luynes, il procède à un véritable coup d'Etat, mais la disparition de Concini ne réussit pas à apaiser les troubles et c'est seulement en 1624 que Louis XIII avec l'entrée au Conseil du cardinal de Richelieu, parvient enfin à gouverner réellement.

Longtemps décrié par les historiens, qui ont voulu voir en lui une sorte de fantoche soumis à la volonté de son premier ministre, Louis XIII apparaît t comme un homme intelligent, de belle prestance, courageux, volontaire, mais d'une extrême sensibilité.

Son éducation a été essentiellement orientée vers les exercices physiques et le métier des armes. Aussi le roi se montre-t-il excellent cavalier, adorant la chasse les chevauchées et n'hésitant pas à payer de sa personne.

Il est non seulement musicien, mais compositeur et dessine avec goût. Très croyant, même mystique, il aime Dieu, la Vierge, les saints et se réfugie fréquemment dans la prière.

Louis XIII est cependant un anxieux, sujet à des accès de tristesse.

Il redoute le péché avec excès et se méfie de la chair, au point d'éprouver une véritable répulsion physique qui explique l'échec de son mariage avec Anne d'Autriche.

Il a cependant besoin d'affection et aura des amitiés féminines ou masculines très exclusives, que et soit pour Mlle de La Fayette, Mlle de Hautefort, le duc de Luynes ou Cinq-Mars.

Cet excès de sensibilité peut être considéré comme le résultat d'une éducation trop sévère, marquée par une tendance à la dramatisation, et aussi d'une santé délabrée, aggravée par une effroyable thérapeutique à base de purges et de saignées.

« J’ai eu le malheur des grands, devait dire tristement le roi, celui d'être livré à la conduite des médecins». En définitive, Louis XIII fut loin d'être un souverain effacé et eut une haute conscience de son métier de roi.

Sachant apprécier la valeur de Richelieu, il eut le courage, parfois méritoire, de le maintenir au pouvoir envers et contre tous. Au cours de ses longues chevauchées à travers la France, il avait acquis une bonne connaissance des besoins de son royaume.

Il présidait son Conseil, tenait à être tenu au courant des affaires et n'hésitait pas à imposer ses décisions. Le cardinal devait reconnaître l'extrême difficulté qu'il avait éprouvée à conquérir «les quatre pieds carrés du cabinet du roi ».

En dépit d'une légende tenace, Louis XIII n'a pas été un simple instrument entre les mains du cardinal de Richelieu. Desservi par une santé déplorable, il a eu le mérite de désigner un ministre de génie, dont il avait pleinement approuvé les grandes orientations politiques : renforcer l'absolutisme à l'intérieur, inciter les grands à l'obéissance, ruiner la puissance politique du parti protestant ; exploiter à l'extérieur les difficultés des Maisons d'Autriche et d'Espagne, empêcher leur conjonction en intervenant en Italie au nom de l'indépendance des princes.

Tout au long de son règne, Louis XIII n'a cessé de soutenir son ministre en dépit de l'opposition tenace du parti dévot menée par les deux reines, Marie de Médicis et Anne d'Autriche, et par les frères Marillac.

L'orientation décisive intervient lors des années 1624-1630. Sans la moindre faiblesse, Louis XIII réprime le complot Chalais, impose l'application de l'édit sur les duels, brise le parti protestant après le siège de La Rochelle et l'Edit de grâce  d 'Alais en 1629.

A l'extérieur, le roi s'en va personnellement combattre en Italie et occupe la position stratégique de la Valteline. En 1630, en pleine connaissance de cause, il repousse l'assaut le plus violent du parti dévot, lors de la fameuse journée des Dupes, et dispose enfin d'un conseil entièrement sous sa coupe.

La turbulente duchesse de Chevreuse manifestera sa rage en traitant le roi d' «idiot envoûté par un faquin de cardinal».

Dès lors l'impulsion est donnée et, en dépit du poids des impôts et des révoltes paysannes, Louis XIII, en plein accord avec Richelieu, prend la décision d'intervenir dans la guerre de Trente Ans, de manière «Couverte» pour commencer, en soutenant par des subsides les princes protestants d'Allemagne et le roi de Suède, Gustave II Adolphe, en lutte contre l’empereur. Cette décision s'accompagne de l’occupation de la Lorraine et d'une partie de l'Alsace.

Après la mort de Gustave Adolphe, l'intervention devient directe et, en 1636, la France est menacée d'invasion par les Espagnols et les Impériaux, Louis XIII dégage en personne Paris et reprend Corbie.

La lutte va se poursuivre, indécise, jusqu'en 1643. Cette période sera marquée par les révoltes des Croquants, dans le Midi et le Sud-Ouest, et des Va-Nu-Pieds en Normandie ; par de nouveaux complots, comme celui de Montmorency en 1632, ou des conspirations inspirées par l'Espagne, comme celle du comte de Soissons en 1636 et de Cinq-Mars en 1642.

Quand Louis XIII disparaît, le 14 mai 1643, quelques mois après Richelieu, il laisse une France puissante et respectée, même si la lutte contre les Habsbourg est encore incertaine.

Le lègue de Louis XIII

Le règne de Louis XIII ne se limite pas au renforcement de l'absolutisme, à la lutte contre le pouvoir politique des protestants et à la guerre contre les Habsbourg.

Sous l'impulsion de Richelieu, un effort important est accompli en faveur du développement des manufactures, des grandes compagnies de commerce et de la colonisation.

Mais faute de temps et de ressources, les résultats restent limités.

En fait, un des problèmes clés réside dans les difficultés financières, en raison du poids des charges et de l'archaïsme du système fiscal qui oblige la monarchie à recourir constamment à des expédients.

La lourdeur des impôts est à l'origine de révoltes populaires incessantes. C'est ainsi que de 1624 à 1630, sont touchés successivement la Guyenne, la Champagne, la Picardie, l'Ouest, la Bourgogne. Ces «émotions», qui affectent aussi bien les villes que les campagnes, associent fréquemment tous les éléments d'une société excédée par l'arbitraire fiscal, ce qui explique la mansuétude des autorités.

En 1630, Marillac souligne que «tout est plein de séditions en France» et que « les parlements n'en châtient aucune». La fin du règne sera marquée par des troubles plus graves comme la révolte des Croquants dans le Sud-Ouest et celle des Va-nu-pieds en Normandie.

Mais le règne est encore caractérisé par la richesse de la vie intellectuelle, stimulée par la noblesse de cour, par Richelieu, et marquée par Corneille, Descartes et de nombreux autres écrivains.

Le développement des arts est également intense, notamment en architecture, où se manifeste déjà un conflit latent entre l'influence italienne baroque et un souci d'ordre et d'harmonie qui conduira au classicisme. A Paris, on édifie le Luxembourg, le Palais-Cardinal (Palais-Royal) et nombre d’églises, Saint-Gervais, la Sorbonne, la chapelle des jésuites et la Visitation de la rue Saint-Antoine.

Ces constructions traduisent l'intense renaissance du catholicisme, qui se manifeste par les initiatives les plus variées, comme la réforme de l'abbaye de Port-Royal par la Mère Angélique Arnauld, l'œuvre considérable de Vincent de Paul, ou le développement de l'Oratoire de Pierre de Bérulle.

Ce renouveau de la spiritualité n'empêche pas la persistance d'un libertinage qui apparaît aussi bien dans les mœurs que dans la pensée avec Théophile de Viau, La Mothe Le Vayer, ou de croyances irrationnelles, magie ou sorcellerie, qui conduisent à des affaires retentissantes comme celle des possédés de Loudun, caractéristiques de l'extrême complexité de l'époque.

Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)

Anne D'Autriche (1601-1666)

La princesse d’Espagne

 

C'est au traité de Fontainebleau, en 1611, que le mariage d'Anne, fille du roi d'Espagne Philippe III, née le 22 septembre 1601. à Valladolid, et de Louis XIII est décidé.

La blonde petite infante de quatorze ans est charmante, elle a une carnation très fraîche ; elle serait belle si son nez aquilin était un peu moins long, mais les premiers rapports conjugaux laissent au petit roi, timide et sensible, une impression de répugnance.

L'union, célébrée à Bordeaux, en 1615, apparaît vite comme un échec total. Le roi ne cessera de manifester de la froideur et même de l'aversion pour sa jeune femme. C'est seulement en 1638 que la reine mettra au monde un dauphin, le futur Louis XIV.

L'éloignement du roi est en grande partie, à l'origine des imprudences d'Anne d'Autriche, qu'il s'agisse de l' « affaire Buckingham », où la reine se laisse prendre aux avances du séduisant ambassadeur d'Angleterre, ou de sa participation aux conspirations plus ou moins fantaisistes échafaudées par le frère de Louis XIII, Gaston d'Orléans.

Anne d'Autriche s'immisce encore dans la politique. Elle s'oppose à Richelieu, adhère au « parti dévot», qui désapprouve les alliances avec les pays protestants ; en pleine guerre avec l'Espagne, elle entretient une correspondance suivie avec son frère, Philippe IV.

La reine de France A la mort du roi en 1643, Anne d' Autriche s'empresse de faire annuler le conseil prévu par Louis XIII et choisit comme premier ministre Mazarin, pour qui elle éprouve une secrète passion. Mais, à l'étonnement général, la régente poursuit la politique de Richelieu : lutte contre l'Empire et l'Espagne, renforcement de l'absolutisme.

Le Parlement et les grands ne peuvent dissimuler leur déconvenue. L'impopularité de Mazarin et la mauvaise gestion financière constituent les prétextes de la Fronde, dont la reine, non sans habileté, réussit à triompher en 1652, en grande partie, grâce aux conseils de Mazarin.

On a même parlé d'un mariage secret, peu vraisemblable. «L'affection que je lui porte ne va pas jusqu'à l'amour (...) mon esprit seulement est charmé de la beauté du sien », disait la reine.

Jusqu'au début du règne personnel de Louis XIV, en 1661, la régence s'achève dans un climat serein. La réalité du pouvoir appartient alors à Mazarin, qui termine victorieusement la guerre contre l'Espagne, renforce l'autorité monarchique et achève la formation du jeune roi.

Anne d'Autriche consacre ses dernières années il des œuvres de piété et de charité, recevant les conseils éclairés de saint Vincent de Paul. De plus en plus fréquemment, elle se retire dans son abbaye du Val de Grâce, qui restera sa création personnelle.

Elle meurt, au Louvre, le 20 janvier 1666.

 

Mazarin

Mazarin

Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)
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Louis XIV, le Roi Soleil (1638-1715)

 

(1638, Saint-Germain-en-Laye — 1715, Versailles) Magnifié par les uns, décrié par les autres, le règne de Louis XIV (parfois appelé Louis le Grand) est l'un des plus longs de l'histoire de France: cinquante-quatre ans de règne personnel, de 1661 à 1715.

Il est identifié à l'apogée de l'absolutisme monarchique, au triomphe du classicisme illustré par Versailles, et au rayonnement de la civilisation française, celle du "Grand Siècle", hors de ses frontières. Pourtant, le "siècle de Louis XIV", qui commence dans les troubles de la Fronde, mêle sans cesse les splendeurs de la gloire du Roi-Soleil aux lourdes misères du peuple.

Et la France de Louis le Grand ne se montre pas toujours adaptée aux formidables exigences d'une personnalité dont la politique vise à obtenir l'obéissance à l'intérieur et la suprématie à l'extérieur.

Une naissance attendue

Louis Dieudonné, qui naît le 5 septembre 1638 à Saint-Germain-en-Laye, est désiré depuis longtemps. L'union du roi Louis XIII et de la reine Anne d'Autriche, consacrée en 1615, n'avait en effet toujours pas donné d'héritier au trône de France.

Louis Dieudonné n'a pas cinq ans lorsque son père Louis XIII meurt, le 14 mai 1643, quelques mois seulement après le décès du "principal ministre", le cardinal de Richelieu.

Anne d'Autriche, devenue régente, fait appel à la collaboration d'un proche du cardinal Mazarin, le parrain du jeune roi, qui contribue étroitement à son éducation politique.

La période qui s'ouvre en 1643 s'annonce difficile. La France est engagée depuis huit années dans la guerre de Trente Ans, contre l'empire des Habsbourg et contre l'Espagne, toujours menaçante aux frontières. Si les traités de Westphalie mettent fin, en 1648, aux hostilités avec l'Empire, la guerre contre l'Espagne se prolongera encore jusqu'en 1659.

Cet engagement voulu par Richelieu exige un gros effort fiscal des Français, qui se montrent récalcitrants, et suppose l'acceptation, difficile, de l'alliance protestante. Les révoltes populaires contre l'impôt grondent toujours lorsque Louis Dieudonné devient roi (sans pouvoir régner, car il est trop jeune), et le temps de la régence voit les ambitions tumultueuses des grands du royaume se donner libre cours. Dans ce climat de troubles (en particulier à travers les épreuves de la Fronde), le caractère du jeune roi se forge.

Marqué par la Fronde (1648-1652)

Les désordres de la Fronde lui enseignent plus encore: chassé de Paris à dix ans par la Fronde parlementaire, voyageant ensuite dans des provinces, rebelles ou fidèles, il retire de ces épreuves la conviction qu'il faut une autorité monarchique sans partage, d'une part, une méfiance universelle et un goût prononcé de la dissimulation, d'autre part.

Quand il peut enfin rentrer à Paris, à l'automne 1652 (il est âgé alors de quatorze ans), il fait arrêter l'intrigant cardinal de Retz avant même le retour de Mazarin : voilà qui annonce le style de gouvernement autoritaire et déterminé qui sera le sien.

L'éducation du roi

L'éducation du futur Louis XIV n'est pas négligée, même si l'expérience compte parfois plus pour lui que les livres.

De sa mère, espagnole, il reçoit le goût d'une certaine magnificence, le sens d'une étiquette rigoureuse, la pratique d'une dévotion appliquée longtemps conciliée avec les appétits profanes et les plaisirs de la chair.

Mazarin lui apprend les intrigues européennes, l'art d'acheter les consciences et de gouverner, le rôle, enfin, des mariages diplomatiques.

Quant aux arts de la guerre c'est Turenne qui le prend en main et c'est sous ses ordres que le jeune roi reçut le baptême du feu à la bataille des Dunes.

Le règne de Louis XIV commence

C'est le 9 mars 1661, à la mort du cardinal Mazarin, que commence véritablement le règne de Louis XIV. Le jeune roi n’à alors que vingt-trois ans, mais, à l'étonnement général, il révèle une énergie insoupçonnée et décide de gouverner par lui même, sans premier ministre.

"Jusqu'à présent, j'ai bien voulu laisser gouverner mes affaires par feu M. le cardinal, dit-il à ses ministres ; il est temps que je les gouverne moi-même. Vous m'aiderez de vos conseils quand je vous les demanderai."

Dès son avènement, Louis XIV en impose par son air de majesté, la beauté de son visage, la distinction de ses manières, au total «le plus grand air qu'homme ait jamais eu», dira SaintSimon. Doué d'une excellente santé, d'un appétit qui étonne les contemporains, il supporte les fatigues de la chasse, de la guerre, de l'amour et l'effort exigé par son métier de roi, qu'il observera scrupuleusement, qu'il adore et qu'il juge lui-même «grand, noble et délicieux»

De fait, Louis XIV présidera tous les conseils, passera de longues heures à lire et à annoter les rapports de ses collaborateurs. Jusqu'à la fin il saura faire preuve d'une parfaite égalité d'humeur, d'une extrême courtoisie et d'une énergie confinant à la grandeur stoïque lors des épreuves de la vieillesse.

En 1661, Louis XIV trouve un royaume pacifié, au premier rang de la politique européenne. Si certains motifs d'agitation persistent chez les nobles ou les jansénistes, la majorité de l'opinion, après les troubles de la Fronde, aspire à l'ordre. C'est donc avec l'appui d'un vaste consensus que Louis XIV pourra apparaître comme un souverain de droit divin, lieutenant de Dieu sur terre et ne devant de comptes qu'à lui.

Il entendra gouverner de manière absolue, sans premier ministre, avec l'aide de simples commis. Conception qui n'ira pas sans l'exaltation d'un immense orgueil et qui conduira Louis XIV à prendre pour emblème le soleil et pour devise Nec pluribus impar (Supérieur à tous).

Les débuts du règne de Louis XIV brillent d'un éclat particulier. La cour, jeune, primesautière, reste itinérante. Le roi n'apprécie guère le vieux Louvre, préfère Fontainebleau et surtout Versailles, où d'immenses travaux sont entrepris. Les fêtes se multiplient, comme les Plaisirs de l'ile enchantée de 1664.

Les intrigues amoureuses défrayent la chronique. Louis XIV donne l'exemple. Tout en remplissant ses devoirs envers la reine Marie-Thérèse, il connaît de grandes passions. C'est l'époque des "amours publiques" avec la douce Louise de La Vallière et bientôt l'impérieuse Mme de Montespan.

La cour, soumise à une étiquette déjà sévère, n'en est pas moins un instrument de règne et les courtisans sont les fidèles d'un culte proprement monarchique. Derrière cette éclatante façade, Louis XIV exerce avec ponctualité son métier de souverain, dans le cadre d'un absolutisme qui ne cesse de se renforcer, avec l'assentiment de l'opinion. Trois fois par semaine, le roi préside le Conseil d'en haut, où sont prises les mesures les plus importantes.

Bien décidé à être son propre premier ministre, il n'accorde sa confiance qu'à des secrétaires d'Etat ou à des conseillers chargés de préparer et d'exécuter ses décisions. Les grands corps intermédiaires entre le pouvoir et les sujets sont réduits à l'impuissance. Les parlements perdent leur titre de cour souveraine. Ils doivent d'abord enregistrer les édits avant de présenter d' "humbles remontrances".

Dans les provinces, nombre d'états disparaissent, les gouverneurs sont ravalés à un rôle honorifique. L'autorité relève essentiellement des intendants de justice, police et finances, qui font figure de «roi présent en la province».

Le despotisme n'épargne pas le domaine religieux. Dès le début du règne, Louis XIV lutte contre le jansénisme et Port-Royal. A l'égard des protestants, il interprète de la manière la plus restrictive les clauses de l'Edit de Nantes.

En 1678, il entre enfin en conflit avec Rome au sujet des libertés de l'Eglise gallicane. L'économie est également mise au service de l'Etat. Colbert s'efforce de mieux répartir l'impôt, de fixer le budget, de développer le goût du travail, l'esprit d'entreprise. La prospérité devient un instrument de la puissance du royaume.

Cette orientation vise à l'affaiblissement des Etats voisins, à des «guerres d'argent» et s'insère dans le cadre d'une politique extérieure brillante. Par goût, le jeune roi aime la gloire militaire, il veut agrandir la France. Les deux premières guerres, celles de Dévolution et de Hollande, sont très faciles, victorieuses, à l'image du printemps du règne. A quarante ans, Louis XIV est à l'apogée de la gloire.

Le traité de Nimègue en 1678, marque à la fois l'apogée et le tournant du règne de Louis XIV. Un changement se manifeste dans le caractère du roi, qui vient de dépasser la quarantaine. La rupture avec Mme de Montespan, suivant l'aventure sans lendemain avec Mlle de Fontanges, marque la fin des "amours publiques".

Louis XIV subit maintenant l'influence de son confesseur, le père La Chaise, et surtout de Mme de Maintenon, qu'il épousera secrètement (à une date controversée) après la mort de la reine Marie-Thérèse.

Le roi s'inquiète de son salut, mène une existence plus sérieuse et la cour perd de sa gaieté. En même temps disparaissent les fidèles serviteurs du début du règne : Colbert meurt en 1683. Le Tellier en 1685, Louvois en 1691. Louis XIV va désormais travailler avec une nouvelle équipe, une nouvelle génération.

En dépit de cette transformation, le roi reste impérieux, volontaire orgueilleux, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Ce désir de domination se manifeste essentiellement sur le plan religieux. Le mouvement janséniste est toujours étroitement surveillé et le Grand Arnauld s'exile.

Mais la préoccupation essentielle concerne les protestants, victimes de mesures discriminatoires accompagnées d'une campagne de conversions plus ou moins forcées. Cette politique culmine en 1685 avec la révocation de l'Edit de Nantes, qui se traduit par une intense émigration et des soulèvements locaux comme celui des Camisards.

Simultanément, le roi entre en conflit avec la papauté au sujet du droit de régale. Soutenu par les parlementaires et la majorité du clergé, Louis XIV se fait le champion du gallicanisme, c'est-à-dire des droits de l'Eglise de France, précisés dans la Déclaration des Quatre Articles (1682).

A l'extérieur, Louis XIV, assuré de posséder la meilleure armée d'Europe, manifeste la même intransigeance. Pendant dix ans. à la faveur des décisions prises par les "chambres de réunion", la France se livre à toute une série d'annexions en pleine paix. Le conflit avec le pape est un prétexte à l'occupation d'Avignon. Gênes est bombardée par mer, le doge contraint de venir s'humilier à Versailles.

Philippe V, roi d'Espagne Philippe V, roi d'Espagne Les généraux français Berwick, Villeroi, La Feuillade, Villars se heurtent à de remarquables hommes de guerre comme le Prince Eugène ou Marlborough. En Espagne, les Anglais s'emparent de Gibraltar et occupent Madrid en 1706.

Cette politique d'intimidation est à l'origine de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, qui regroupe toutes les puissances continentales et maritimes. Après dix ans d'âpres luttes Louis XIV doit consentir à la paix de Ryswick en 1697, où il rend les territoires annexés depuis 1678, à l'exception de Strasbourg, et reconnaît Guillaume III d'Orange comme roi d'Angleterre. Cette paix, péniblement acquise, survient au moment où le royaume se trouve déjà plongé clans une crise grave, aussi bien politique qu'économique.

La paix de Ryswick ne constitue finalement qu'une simple trêve. En 1700. Louis XIV accepte le testament du roi Charles II en faveur de son petit-fils, le duc d'Anjou, qui hérite ainsi de l'Espagne et de l'ensemble de ses possessions. Cette décision est à l'origine d'une nouvelle coalition contre la France, la Grande Alliance de La Haye, qui réunit l'Angleterre, les Provinces-Unies, l'empereur, le Brandebourg et le Danemark.

Cette guerre de la Succession d'Espagne va être de loin la plus difficile de tout le règne de Louis XIV. En dépit de quelques succès initiaux et de l'appui de l'Espagne, la France subit en Allemagne et dans les Flandres de graves revers à Höchstädt (1704), Ramillies (1706) et Oudenarde (1708).

Les généraux français Berwick, Villeroi, La Feuillade, Villars se heurtent à de remarquables hommes de guerre comme le Prince Eugène ou Marlborough. En Espagne, les Anglais s'emparent de Gibraltar et occupent Madrid en 1706.

Après l'échec de négociations et la bataille sanglante de Malplaquet en 1709, la France se trouve à la veille de l'invasion. Mais grâce à un ultime sursaut, le péril est conjuré par les victoires de Vendôme, en Espagne, à Villaviciosa en 1710 et de Villars à Denain en 1712.

Aux traités d'Utrecht et de Rastadt, l'essentiel est sauvé. Philippe V conserve une partie de l'héritage espagnol et la France, la plupart de ses acquisitions en Europe ; elle doit céder cependant aux Anglais Terre-Neuve, l'Acadie et la baie d'Hudson.

Le royaume sort épuisé de ce long conflit. Pour le soutenir il a fallu renforcer une fiscalité déjà écrasante, lever de nouveaux impôts comme la capitation et le dixième, recourir à la création d'offices et à des emprunts usuraires.

Les difficultés financières aggravent la crise économique provoquée par la guerre, par de mauvaises récoltes. Elle se traduit par le recul de l'industrie et du commerce, l'appauvrissement des paysans et des famines.

Le malaise général provoque une contestation et une remise en cause de l'absolutisme. Boisguilbert, avec son Factum de la France, et Vauban, avec son Projet de dîme royale, protestent contre l'inégalité des charges, soulignant les vices de l'organisation administrative et la misère rurale.

Fénelon traduit l'impatience de la noblesse. Dans son Télémaque et ses Dialogues des morts, il souligne les excès du despotisme et réclame le contrôle du pouvoir royal par des assemblées dominées par la noblesse.

Au milieu de toutes ces difficultés, Louis XIV conserve une étonnante force d'âme et supporte stoïquement les deuils qui s'abattent sur sa famille.

A sa mort, le 1er septembre 1715, à Versailles, il ne lui reste plus qu'un arrière-petit-fils âgé de cinq ans, le duc d'Anjou, qui devient Louis XV.

 

Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)

Le  Régent (1674-1723) Philippe d'Orléans et Louis XIV

 

Peu de princes ont été aussi vilipendés et calomniés que Philippe d'Orléans, neveu de Louis XIV et régent de France pendant la minorité de Louis XV.

Né à Saint-Cloud le 4 août 1674, ce fils de Monsieur, duc d'Orléans, et de sa seconde femme, la princesse palatine, reçoit le titre de duc de Chartres, puis de duc d'Orléans à la mort de son père.

Son précepteur, l'abbé Dubois, sait développer la précoce intelligence de son élève. A seize ans, celui-ci est appelé à servir le roi en participant à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, au cours de laquelle il se distingue par son ardeur guerrière.

Entre-temps, Louis XIV le mari, en 1692, à sa fille légitimée, Mlle de Blois, malgré l'opposition véhémente de la Palatine, qui montre sa fureur en appliquant en public, sur la joue de son fils, un soufflet retentissant.

Revenu en France, le jeune duc de Chartres, qui s'ennui à la cour, passe ses journées à étudier. Curieux de tout, il cultive les arts et les sciences, installe un laboratoire de chimie au Palais-Royal, et s'initie, avec l'abbé Dubois, aux secrets de la politique. Il consacre ses soirées à des petits soupers ou à des jeux moins innocents.

Le roi n'aime guère ce brillant neveu qui éclipse sa propre descendance. Il redoute son irréligion et son cynisme. Il le dit « fanfaron du crime ».

En 1706, il lui confie pourtant un commandement en Italie, puis l'envoie, l'année suivante, combattre en Espagne les adversaires de son petit-fils, Philippe V.

Le duc s'illustre en Aragon et en Catalogne et prend d'assaut Lérida en 1707. Mais, voyant la faiblesse du roi d'Espagne, le duc convoite le trône de ce pays. Louis XIV, averti de ces intrigues, rappelle son neveu.

Ecarté des armées et de la cour, Philippe vit alors dans la retraite. A la mort du duc et de la duchesse de Bourgogne et de leur fils aîné, il est accusé, à tort, de les avoir fait empoisonner. Le vieux roi lui-même ne croit pas à cette calomnie. Cependant, il décide de donner la tutelle de son arrière-petit-fils, le futur Louis XV, alors âgé de cinq ans, au duc du Maine, son bâtard légitimé, plutôt qu'au duc d'Orléans, celui-ci ne recevant qu'une apparence de pouvoir avec la présidence du Conseil de régence.

Mais dès le 2 septembre 1715, au lendemain de la mort du roi, le Parlement de Paris casse le testament et le duc d'Orléans est nommé régent.

La régence

La Régence dure du 2 septembre 1715 au 22 février 1723. Le duc d'Orléans a quarante et un an quand il prend en main le pouvoir ; bien que passionné pour le plaisir, il va travailler de son mieux pour mener les affaires du royaume.

Dévoué à la chose publique, il a des idées en avance sur son temps et cherche à tempérer l'absolutisme. Il commence par prendre le contrepied de l'époque précédente. Il rend au Parlement son droit de remontrances, remet en liberté les jansénistes emprisonnés, rappelle aux affaires les nobles qui en avaient été écartés.

Huit conseils sont créés pour remplacer les ministres (conseils de Régence, de Conscience, des affaires étrangères, de la Guerre, des Finances, du Commerce, de la Marine, du Dedans, Ils furent recrutés dans la haute noblesse.

Ce régime, dit Polysynodie, est éphémère : en 1718, le Parlement voit son droit de remontrances sinon supprimé du moins limité, les conseils disparaissent, les fonctions des secrétaires d'Etal et du contrôleur général des Finances sont rétablies. Mais les plus graves difficultés auxquelles le Régent se heurte viennent de la détresse du Trésor.

En 1715, la dette publique s'élève à près de 3 milliards. Le Régent écoute les propositions de l'Ecossais Law, qui préconise l'appel au crédit et le papier-monnaie. Le « Système de Law», après un beau départ, aboutit à une banqueroute en 1720.

Dans le domaine des relations extérieures, le Régent et son ministre Dubois travaillent à maintenir la paix.

Toujours en opposition avec la politique de Louis XIV, le duc d'Orléans préconise un rapprochement avec l'Angleterre et se détourne de l'alliance espagnole.

En 1715, il décide de supprimer les droits exorbitants des princes légitimes. Le duc du Maine et son ambitieuse épouse s'acoquinent alors avec l'ambassadeur espagnol Cellamare pour renverser le Régent. La conspiration est éventée et la guerre qui éclate contre l'Espagne aboutit au renvoi de l'intrigant ministre de Philippe V, Alberoni en 1719.

Entre-temps, Dubois a signé avec l'Angleterre et la Hollande une triple alliance le 4 janvier 1717, qui va devenir quadruple alliance le 2 août 1718 par l'entrée de l'Autriche dans la coalition.

En récompense des services rendus, le Régent fait de l'habile Dubois, déjà nommé cardinal, son premier ministre en 1722. L'année suivante, Louis XV est déclaré majeur.

A la mort de Dubois en août 1723, le duc d'Orléans devient lui-même le premier ministre du jeune roi, mais il meurt lui aussi brusquement d'une attaque d'apoplexie à Versailles, dans les bras d'une belle amie, le 2 décembre 1723

Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)
Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)
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Louis XV (1710-1774)

Hécatombe chez les Bourbons

 

Le petit Louis est le troisième fils de Louis de France, duc de Bourgogne et de Marie-Adélaïde de Savoie, et, par conséquent, l’arrière-petit-fils de Louis XIV.

A la mort de Louis XIV, en 1715, le jeune Louis XV, âgé de cinq ans, apparaît comme l'enfant du miracle destiné à sauver la dynastie sur le point de s'éteindre après la terrible série de deuils qui a frappé la descendance de son arrière-grand-père, le roi Louis XIV.

Le grand-père de Louis XV, Louis de France, appelé le « grand dauphin », qui est le fils de Louis XIV meurt de la variole le 14 avril 1711, à l’âge de 40 ans.

Avant lui, son petit frère Philippe-Charles de France, duc d’Anjou, est emporté par une infection de la poitrine le 10 juillet 1671, et, le dernier de ses frères, Louis-François de France, nait le 14 juin 1672 ne survit que cinq mois. Une véritable hécatombe.

C’est ainsi que le jeune Louis XV, se retrouve prétendant à la couronne de France. Il sera aimé par les Français, au moins jusqu'en 1750, comme aucun roi, sauf peut-être Henri IV.

L’enfance de Louis XV

Elevé d'abord par sa gouvernante, Mme la duchesse de Ventadour, l'enfant, émotif et secret, est confié à l'âge de sept ans, à un gouverneur, le maréchal de Villeroi, qui lui fait subir les contraintes de l'étiquette au cours de cérémonies interminables et lui apprend à dissimuler ses sentiments et à refouler sa timidité.

Le jeune souverain en gardera un air froid et majestueux, mais aussi, par réaction, le goût de l'intimité. En revanche, il bénéficie d'une excellente instruction auprès du futur cardinal de Fleury, qui développe chez son élève le goût des sciences et des techniques.

A onze ans, Louis XV est fiancé à une des filles de Philippe V d'Espagne. Il est sacré à Reims l'année suivante et proclamé majeur le 15 février 1723. Il va cependant, attendre vingt années avant de manifester le désir de gouverner personnellement.

Après la mort du Régent le 2 décembre 1723, le pouvoir passe à un descendant du Grand Condé, le duc de Bourbon. Inquiet au sujet de la santé du roi, redoutant une disparition qui amènerait sur le trône le fils du duc d'Orléans qu’il n'aime pas, le ministre renvoie l'infante et, en 1725, marie Louis XV à la fille d'un roi de Pologne détrôné. Marie Leczynska, de sept ans son ainée et déjà capable d'avoir des enfants.

En juin 1726, fort de l'autorité nouvelle acquise par le mariage, Louis XV procède à un coup d'éclat et disgracie le duc de Bourbon. En dépit des recommandations de Louis XIV : «Ecoutez, consultez votre Conseil, mais décidez». Il ne se résout pas à régner seul et appelle au pouvoir son vieux précepteur, le cardinal de Fleury.

Ce ministère coïncide avec la période la plus calme et la plus prospère du règne, en dépit de la reprise de l'agitation janséniste (c'est l'époque des «convulsionnaires de Saint-Médard) et parlementaire.

A l'alliance anglaise, le cardinal réussit à joindre l'alliance espagnole en 1729, Il ne peut cependant s'empêcher de participer à la guerre de la Succession de Pologne en soutenant le beau-père du roi, Stanislas Leczynski, contre l'électeur de Saxe, Auguste III, lui-même aidé par la Russie et l' Autriche.

Après quelques victoires françaises sur les Autrichiens en Milanais, un traité est signé à Vienne en 1738 : Stanislas renonce à la Pologne mais reçoit la Lorraine, qui sera, à sa mort, rattachée à la France.

Louis XV prend les rênes du pouvoir

A la mort du cardinal de Fleury en 1743, Louis XV vient d'avoir trente trois ans et le règne personnel commence. Le jeune souverain possède de brillantes qualités, Il est intelligent, fin, généreux, sensible, cultivé et Il ne manque pas de courage.

Il le manifeste à Fontenoy et sera le dernier roisoldat de France. Malheureusement, si son précepteur a su lui donner un excellent jugement, il n'a pas su forger sa volonté. Louis XV est timide, manque de confiance en soi.

S'il a une bonne connaissance des dossiers et une grande lucidité, il n'ose pas toujours trancher, décider, mais quand il se résout à l'action, estimant le bien de l'Etat en jeu, il le fait avec une dureté qui étonne.

Il a souvent recours à une diplomatie occulte fort intelligente par le moyen d'agents qui font partie du Secret du roi. Au début, il s'entoure, de bons administrateurs, comme d'Argenson ou Machault d'Arnouville. Louis XV est alors le "bien-aimé» des Français.

Louis XV, la politique et les femmes

Au départ, son union avec Marie Leczynska est heureuse. Mais la reine finit par se lasser de ses grossesses répétées et le roi multiplie les infidélités à l'exemple, d'ailleurs, de la société d'alors.

Il éprouve d' abord une passion pour la comtesse de Mailly, puis pour ses trois sœurs, dont la duchesse de Châteauroux. Enfin, en 1746, débute sa longue liaison avec Mme de Pompadour.

Celle-ci intervient dans la politique, soutient les Encyclopédistes, donne une importante impulsion aux arts, mais, à partir de 1750, elle n'est plus qu'une amie. Le roi se contente alors d'amours passagères avant sa liaison avec Mme du Barry.

La principale affaire du début du règne personnel est la guerre de la Succession d'Autriche.

En dépit des victoires de Maurice de Saxe, le conflit se termine sans avantages pour la France par la paix d'Aix-la-Chapelle en 1748. Mais le conflit provoque le désarroi des finances royales.

Le roi appuie alors la politique fiscale du contrôleur général Machault d'Arnouville, qui, décide, en 1749, d'appliquer un impôt d'un vingtième sur tous les revenus. Ce projet se heurte à la résistance de la noblesse et du clergé, soutenus par les parlements, soucieux de garder leurs privilèges.

L'opposition est alimentée par le renouveau de la crise janséniste et par le début de la publication de l'Encyclopédie en 1751. Devant cette levée de boucliers, le roi hésite. Il n'ose braver l'opinion et fait preuve de versatilité.

S'il fait condamner l'Encyclopédie sans l'évoquer son privilège, il suspend l'application du vingtième pour le clergé, exile, puis rappelle le Parlement en 1753. Il perd ainsi l'occasion de régler le problème financier et d'assurer l'avenir de la monarchie.

De 1754 à 1770

En 1754, Louis XV gouverne en personne depuis plus de dix ans. Mais en cédant devant le Parlement en invitant Machault d’Arnouville à abandonner les Finances pour la Marine, le roi laisse passer une excellente occasion d'assurer l'équilibre financier de la monarchie. Par manque de confiance en soi, il va pratiquer une politique hésitante et compromettre l'avenir du régime.

A l'extérieur, la France se trouve engagée, à partir de 1756, dans la guerre de Sept Ans. Obligée de lutter à la fois sur le continent et sur mer, elle va accumuler les défaites et perdre, au désastreux traité de Paris de 1763, ses possessions coloniales.

En attendant, la guerre aggrave les difficultés financières, il faut créer un second vingtième, multiplier les emprunts. En 1759, le contrôleur général Silhouette se voit contraint d'établir des taxes sur les signes extérieurs de richesse, ce qui soulève une tempête de protestations. L'aggravation du déficit continuera.

Les revers militaires, le délabrement des finances nourrissent une intense fermentation intérieure. Plus que jamais, le Parlement se trouve à la tête de l'opposition. Au nom du gallicanisme, il porte la lutte sur le plan religieux et soutient à fond les jansénistes.

Excédé, Louis XV supprime de nombreuses charges et exile les conseillers les plus audacieux en décembre 1756. Ce geste d'autorité sera sans lendemain.

L’attentat de Damiens le 5 janvier 1757 amène le roi à se rapprocher de l'opinion et du Parlement, et, à sacrifier définitivement d'Argenson et Machault d'Arnouville. L’année suivante, le roi fait appel au duc de Choiseul.

Sur le plan extérieur, celui-ci exerce une influence bénéfique, essayant de libérer la France de ses engagements continentaux. Il annexe la Lorraine en 1766 et achète aux Génois la Corse en 1768.

A l'intérieur, son action est plus discutable. Choiseul joue la carte de l'apaisement, Il assure la publication de l'Encyclopédie et s'associe à la campagne menée par les parlements contre les jésuites, dont la compagnie est supprimée en 1764. Ces concessions renforcent l'audace des cours souveraines, en dépit d’erreurs Judiciaires retentissantes, comme l'affaire Calas, ou d'actes d'intransigeance, comme l'exécution du chevalier de La Barre.

En Bretagne, le Parlement entre en rébellion contre le gouverneur, le duc d'Aiguillon, que Choiseul finit par désavouer et dont le Parlement de Paris entreprend le procès, malgré l'opposition du roi. En 1770, la situation de la monarchie est des plus sérieuses. L'autorité est bafouée, les parlements sont en révolte ouverte, les finances en désarroi.

De 1770 à 1774

En 1770, la situation de la monarchie est inquiétante. Avec les incidents de Rennes et le procès du duc d’Aiguillon, entrepris par la Cour de Paris en dépit de l'interdiction du roi, les parlements sont en rébellion ouverte, soutenus par toute une partie de l'opinion. La politique de Choiseul, toute de complaisance à l'égard des idées nouvelles, fait faillite.

Louis XV se décide enfin à réagir et à sacrifier son ministre, détesté par la comtesse du Barry. A l'occasion d'un litige concernant les îles Falkland (ou Malouines), qui risque de déboucher sur une guerre opposant la France et l'Espagne à l'Angleterre, le roi disgracie Choiseul le 24 décembre 1770.

Il fait alors appel aux partisans d'une politique d'autorité, ceux que l'opinion appelle le Triumvirat : Maupeou (chancelier), l’abbé Terray (Finances) et le duc d'Aiguillon (Affaires extérieures).

Devant l'insolence du Parlement de Paris, muré dans son intransigeance, Maupeou fait exiler cent trente conseillers, confisque leurs charges et crée à la place du Parlement de Paris une cour provisoire de justice. En dépit des protestations d'une partie de l'opinion, il fait décider, en février 1771, une refonte complète du système judiciaire. Les juges sont maintenant nommés et payés par le roi.

La disparition de la vénalité des charges supprime les «épices». Le ressort trop vaste du Parlement de Paris est partagé entre six conseils supérieurs.

La Cour des aides disparaît. D'autres modifications concernent les parlements de province.

La réforme reçoit un bon accueil d'une partie de l'opinion, satisfaite du nouveau système, et même des philosophes, qui n'ont pas pardonné l'intolérance religieuse des magistrats, leurs poursuites contre l'Encyclopédie et des erreurs Judiciaires comme l'affaire Calas. Mais les privilégiés ne désarment pas et l'esprit de contestation gagne les classes populaires des villes et les états provinciaux.

Tous les mécomptes sont exploités, telle partage le la Pologne en 1772, représenté comme une humiliation.

Le principe de la monarchie reste cependant intact et le soutien du roi au Triumvirat laisse prévoir de nouvelles réformes susceptibles de réaliser une refonte complète de l'absolutisme. Mais la mort prématurée de Louis XV va compromettre l'avenir de la royauté.

A la fin d'avril 1774, le roi est atteint de la variole et meurt le 10 mai, après une terrible agonie. Au moment de sa disparition, il a perdu l'affection de ses sujets. En fait, Louis XV, fut loin d'être le prince inconscient et débauche qu'on a parfois dépeint.

Travailleur, consciencieux, mais indécis, il n'a pu, mal soutenu par ceux dont les courtes vues préparaient sa perte, restaurer dans une conjoncture difficile, le régime, bien qu'il en vit lucidement les remèdes.

Gallicanisme : il s’agit d’une doctrine religieuse et politique cherchant à promouvoir l'organisation de l'Église catholique en France de façon largement autonome par rapport au pape.

Jansénisme : mouvement religieux, puis politique, qui se développe aux XVIIe et XVIIIe siècles, principalement en France, en réaction à certaines évolutions de l'Église catholique et à l'absolutisme royal

L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers est une encyclopédie française, éditée de 1751 à 1772 sous la direction de Diderot et D’Alembert.

Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)
Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)
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Histoire. La Dynastie des Bourbons (1589-1848)

Louis XVI (1754-1793)

Un jeune roi ne manquant pas de bon sens...

 

Petit-fils de Louis XV, Louis XVI, né le 23 août 1754 à Versailles, n'a pas encore vingt ans quand il monte sur le trône en 1774.

Le jeune roi ne manque pas de bon sens ; il a reçu une instruction générale valable et saura se montrer pieux, bon, charitable, économe des deniers de l'Etat. Ces qualités sont malheureusement gâchées par sa timidité et sa faiblesse de caractère, aggravées par son inexpérience politique.

Au début du règne, il sera encore desservi par son entourage et par l'attitude de la reine MarieAntoinette, jeune, primesautière, décidée à profiter de l'existence.

Dès son avènement, Louis XVI manifeste le désir passionné de faire le bien de son peuple et de procéder aux réformes nécessaires.

Suivant les conseils du vieux Maurepas, il s'entoure d'excellents ministres: Turgot, Malesherbes, Vergennes, le comte de Saint-Germain, désireux de procéder à une refonte de l'État, de promouvoir la liberté économique, d’atténuer les privilèges en matière fiscale ou dans l'armée.

Malheureusement, le rappel des parlements exilés par Maupeou à la fin du règne de Louis XV en 1771, se révèle comme une mesure désastreuse. A leur habitude, les cours souveraines reprennent leur rôle d'opposition. Dès 1776, Turgot et Malesherbes quittent le gouvernement.

Le problème essentiel de la monarchie est alors le désarroi des finances, aggravé par les dépenses de la guerre d'Amérique. Successivement, Necker Calonne, Loménie de Brienne, après avoir tenté en vain des emprunts, préconisent la réduction des dépenses de la cour et l'égalité devant l'impôt.

Le début de la fin…

Ces projets, mal soutenus par Louis XVI, déchaînent l'opposition de la noblesse et du Parlement, inquiets pour leurs privilèges et qui n'hésitent pas à discréditer la famille royale, lors de l'affaire du Collier.

En 1788, Louis XVI se décide enfin à réagir. Les édits de Lamoignon réorganisent la justice et enlèvent tout pouvoir politique aux parlements. Ces mesures sont à l'origine d'une véritable révolution, celle de nobles décidés au contrôle de la monarchie.

Profondément troublé, Louis XVI rend alors aux parlements leurs privilèges et accepte la convocation des états généraux qui, dans l'esprit des opposants, doit sonner le glas de l'absolutisme.

Mais, à la veille de leur réunion, prévue pour le 1er mai l789, le débat change de sens. Necker, revenu aux affaires, a décidé, quelques mois plus tôt que le tiers aurait autant de représentants que les deux autres ordres réunis.

Le conflit n'est plus entre le roi et les privilégiés, mais entre la bourgeoisie et les privilégiés. Cet antagonisme nouveau offre à Louis XVI l’occasion de jouer une partie décisive. Il ne saura pas la saisir

Le 5 mai 1789 au moment de la réunion des états généraux, Louis XVI se trouve encore en mesure de jouer un rôle considérable. Le prestige de la monarchie est intact et la majorité des députés attend du souverain qu'il accepte les réformes réclamées par le pays ou même en prenne l'initiative.

En fait le roi hésitant de nature mal conseillé par son entourage (la reine Marie-Antoinette, le comte d'Artois, Breteuil), va adopter une attitude constamment ambiguë. Déconcerté par l'attitude du tiers, il semble se résigner à la réunion des trois ordres quand, soudain, il se décide à user d’autorité.

Mais le renvoi de Necker et le rassemblement de troupes étrangères autour de Paris provoquent la journée du 14 juillet et la prise de la Bastille.

Devant l'ampleur du soulèvement parisien et la sédition militaire, Louis XVI semble céder et se rallier à la Révolution.

Il rappelle Necker, reconnaît la garde nationale, accepte la cocarde tricolore et la transformation des états généraux en Assemblée nationale constituante.

Ce ralliement, là encore, est incertain. Le roi tarde il sanctionner la Déclaration des droits de l'homme et la fin des privilèges votée la nuit du 4 août. Il s'inquiète de la limitation de ses pouvoirs par l'Assemblée.

En réunissant des troupes autour de Versailles, il semble préparer un nouveau coup de force. Cette menace provoque une violente réaction parisienne et le retour du roi et de sa famille à Paris, le 6 octobre 1789.

Confiné désormais au cœur du Paris révolutionnaire, Louis XVI n'est plus que le prisonnier des Tuileries. Pourtant, bien conseillé par Mirabeau, il semble accepter son rôle de monarque constitutionnel, garant de l'unité de la nation.

A la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, il est l'objet d'acclamations qui prouvent que son prestige est encore considérable. En réalité, il ne se résigne toujours pas a la disparition de l’Ancien Régime.

Profondément croyant, il est, en outre, déchiré par le vote de la Constitution civile du clergé, qui donne déjà le signal d'une véritable guerre religieuse. Il s'inquiète du mouvement démocratique qui menace l'œuvre de la Constituante.

Louis XVI se décide à tenter une nouvelle aventure, à procéder à une contre-révolution limitée. Mais l'affaire, très mal préparée, se termine à Varennes le 22juin 1791, et la famille royale est ramenée à Paris.

Si l'Assemblée se résigne à la fable de «l'enlèvement» et se contente de suspendre le roi, les démocrates réclament sa déchéance, ce qui provoque la fusillade du Champ-de-Mars le 17 juillet 1791.

Après cette désastreuse équipée, le prestige de la monarchie a reçu un coup mortel et l'espoir d'arrêter la marche en avant de la Révolution s'évanouit.

Au lendemain de l'affaire de Varennes, Louis XVI a été rétabli dans ses fonctions et, le 14 septembre 1791, il prête un serment solennel à la Constitution. Est-il décidé à l'appliquer loyalement ?

Dans ses conflits avec la Législative, il ne fait qu'user des droits stricts qui lui sont octroyés, mais le veto qu'il oppose à certains décrets (en particulier contre les prêtres réfractaires) exaspère les députés girondins.

Ceux-ci veulent alors la guerre contre l'Autriche. Poussé par son entourage, le roi y consent, dans l'espoir qu'une victoire affermira son autorité, et qu'en cas de défaite il recevra l'appui des souverains étrangers.

Le 20 avril 1792, la guerre est déclarée au «roi de Bohême et de Hongrie».

Le conflit débute par de sérieux revers. Pour le mouvement révolutionnaire, ils sont le résultat des intrigues de la cour et du clergé. Aussi l'Assemblée présente-t-elle une série de décrets visant à désavouer le roi et à neutraliser les prêtres réfractaires.

Si Louis XVI accepte la dissolution de sa garde personnelle, il s'oppose à l'implantation d'un camp de fédérés près de la capitale et aux mesures concernant le clergé.

Savamment attisée par les sections et les clubs, la colère populaire grandit contre le souverain. Le 20 juin 1792, celui-ci doit subir une démonstration d'intimidation du peuple des faubourgs venu en masse aux Tuileries, mais il fait preuve d'un calme et d'une dignité exceptionnels.

De nouvelles défaites, auxquelles s'ajoute le manifeste de Brunswick menaçant Paris d'une « Subversion totale» en cas de nouvel attentat contre la famille royale, conduisent à l'épreuve de force décisive.

Le 10 août, les Tuileries sont prises d'assaut et Louis XVI doit se réfugier à l'Assemblée. Par ordre de la Commune insurrectionnelle, il est interné avec sa famille au Temple.

Pendant les cinq mois qu'il lui reste à vivre, il va montrer les plus hautes vertus d'abnégation et de noblesse. La chute de la monarchie provoque une crise constitutionnelle. Après l'élection d'une nouvelle Constituante, la Convention, la République est proclamée le 21 septembre 1792, et «Louis Capet » mis en jugement, ne serait-ce que pour légitimer l'insurrection du 10 août.

Au cours du procès, Louis XVI est gêné par les révélations contenues dans les papiers trouvés aux Tuileries. En dépit des hésitations des Girondins, la pression des tribunes conduit les députés à prononcer la peine de mort et le roi est exécuté le 21 janvier 1793.

Le 21 janvier 1793, le roi Louis XVI est décapité sur la place Louis XV, devenue depuis, la place de la Concorde.

Sa disparition constitue un défi lancé à l'Europe monarchique et provoque une coupure irrémédiable entre les deux France.

 

Photos: Exécution de Louis XVI. La Prison de la Bastille. Les Tuileries
Photos: Exécution de Louis XVI. La Prison de la Bastille. Les Tuileries
Photos: Exécution de Louis XVI. La Prison de la Bastille. Les Tuileries

Photos: Exécution de Louis XVI. La Prison de la Bastille. Les Tuileries

Photos: Louis XVII enfant et Portrait d'un Conventionnel (Gouvernement Révolutionnaire)
Photos: Louis XVII enfant et Portrait d'un Conventionnel (Gouvernement Révolutionnaire)

Photos: Louis XVII enfant et Portrait d'un Conventionnel (Gouvernement Révolutionnaire)

Louis XVII (1785-1795)

 

L'enfant roi emprisonné Le 3 juillet 1793, des cris et des sanglots retentissent dans le donjon du Temple : le petit roi est arraché à sa famille et installé au deuxième étage de la tour.

Aucun des siens ne devait le revoir. Né le 27 mars 1785 à Versailles, Louis-Charles, duc de Normandie, second fils de Louis XVI et de MarieAntoinette, est devenu dauphin à la mort de son frère aîné, le 4 juin 1789.

Après la chute des Tuileries, il suit ses parents en prison et à la mort de son père, il est reconnu comme Louis XVII. En effet , pour tous les monarchistes, il est désormais Louis XVII

Désireux de lui faire perdre l'idée de son rang, les Conventionnels le confient, en juillet 1793, aux soins du cordonnier Simon. Ce tuteur improvisé n’est pas un méchant homme, il ne fait aucun mal à son pupille, et il prend plaisir à lui apprendre des mots grossiers.

En janvier 1794, Simon est dessaisi de ses fonctions et la séquestration du petit roi devient alors plus étroite. Il ne voit plus personne, même ses repas lui sont passés à travers un guichet.

Après Thermidor, le 27 juillet, plusieurs Conventionnels veulent voir par eux-mêmes ce que devient le reclus, ils trouvent un enfant hébété et malade, incapable de leur répondre.

Malgré les soins des médecins, le prisonnier meurt le 8 juin 1795 d'un « vice scrofuleux» et est enterré au cimetière Sainte-Marguerite.

Très vite des rumeurs circulent, Louis XVII n'est pas mort, il s'est évadé, on lui a substitué un garçon muet et imbécile. Les partisans de l'évasion appuient leur thèse sur divers faits : la façon inhumaine dont fut séquestré le petit captif après le renvoi de Simon, l'attitude assez ambiguë de Louis XVIII à propos de son neveu, et enfin les fouilles effectuées au cimetière Sainte-Marguerite, qui mettent au jour les restes d'un adolescent de douze à quatorze ans et non ceux d'un enfant de dix ans.

Nul, cependant, n'a jamais pu apporter la preuve d'une évasion. Une autre hypothèse est avancée : Louis XVII serait mort de maladie au Temple, en janvier 1794, avant le départ de Simon et les Conventionnels, consternés de la disparition de leur otage lui auraient substitué un garçon anormal.

Au début du XIXème siècle, une trentaine de pseudo-dauphins se manifestent. Les plus connus de ces « prétendants» sont Jean-Marie Hervagault, Mathurin Bruneau, le baron de Richemont et surtout Karl Wilhelm Naundorff, qui meurt à Delft en 1845, alors reconnu, sans raison, comme fils de Louis XVI par les autorités hollandaises. La duchesse d'Angoulême a refusé de le recevoir

 

À propos

Voyageuse épicurienne, carpe diem. Passionnée d'histoire, généalogie. J'adore visiter les châteaux, édifices religieux, monuments historiques, villages de caractère et médiévaux. Mon univers est riche et curieux. J'aime l'art, dessin, peinture, lecture, musique, balades, photographie, arts divinatoires, gastronomie, bien-être. Mes ami(e)s, famille, enfants et petits-enfants complètent mes passions